Anna Violon

11/03/2024 // C’est reparti !

Suite à mes tests physiques de février, j’ai enfin eu l’autorisation des médecins pour reprendre le ski.

C’est donc plus de 13 mois plus tard que j’ai pu retourner sur les pistes. Malgré un début perplexe, je dois dire que c’est assez vite revenu sur les pistes et les neiges faciles. Quelle joie de pouvoir à nouveau glisser et retrouver ces paysages enneigés ! (Enfin, il faut être au moins à 1600 m pour vraiment en profiter…).

Actuellement, j’utilise mes skis de slalom. J’ai essayé de reprendre avec des skis de géant, à savoir mes skis de U14, mais malheureusement, ma jambe n’est pas prête : de vilaines douleurs surviennent assez rapidement, liées à la pression de la chaussure sur ma jambe ainsi que mon péroné, qui n’est pas encore remis.

J’abandonne donc l’idée de courir en fin de saison, j’espère pouvoir faire un peu de tracé d’ici avril, même si ça semble être compliqué. 

Pour le moment, l’objectif est de faire du ski, des kilomètres, et surtout de prendre du plaisir, d’apprécier et de profiter de chaque moment.

04/01/2024 // Nouvelle déception

358 jours après m’être blessée et 70 jours après ma deuxième opération, je devais me soumettre à un test de force qui déciderait de mon retour au ski ou pas. Il s’agissait du deuxième que je faisais cette année ; le premier datait du mois de juillet et s’était terminé rapidement car j’étais dans l’incapacité de le réaliser entièrement.

Cette fois-ci, sans le matériel, j’ai réussi à l’effectuer en entier. La première partie comportait un bilan isocinétique, qui consiste à évaluer la force maximale de certains groupes musculaires. Et la deuxième partie des tests fonctionnels (saut, stabilité, mobilité...).

Malgré les lacunes restantes, j’étais persuadée que je pourrais reskier car en patin, sur la glace, ça allait bien ; même si je sens et vois encore une différence, je pensais qu’on me laisserait refaire un peu de ski. Mais ce n’est pas le cas, l’écart étant d’encore 20-30% par rapport à mon autre jambe. Le risque de blessure est trop important.

J’aurai donc bel et bien bouclé une année entière sans ski. 

Les prochains tests tomberont vers la mi-février. J’ai donc un gros mois de préparation physique à faire, en travaillant principalement la jambe blessée de manière unilatérale. Et si tout va bien, en février, je pourrais à nouveau chausser les skis.

27/11/2023 // Les choses avancent plus rapidement que prévu

C’est donc dix mois après ma blessure à Val d’Isère que je me suis fait opérer pour enlever le matériel qui restait dans ma jambe, soit deux mois plus tôt que prévu.

L’opération s’est bien déroulée malgré d’énormes douleurs au réveil. Après une nuit passée à l’hôpital, j’ai pu rentrer chez moi. Tout s’est passé très vite puisque seulement deux semaines après, je commençais déjà à marcher sans béquille.

Maintenant, il me reste quelques semaines à patienter sans faire de sport pour que l’os se consolide. Ensuite, il y aura un gros mois de préparation physique, qui se terminera par des tests qui valideront - ou pas - mon retour sur les skis début janvier.

11/09/2023 // Toujours pas de ski en vue

Les mois se suivent et ne ressemblent pas, mais ils ont tous une chose en commun pour moi : l’interdiction et l’incapacité de remettre les skis.

Six mois après l’opération, j’ai recommencé à marcher, à peu près normalement. J’étais encore très limitée en descente ou sur de grandes distances, mais c’était déjà ça.

L’accident remonte désormais à plus de huit mois. Et je suis loin de pouvoir reprendre mes activités préférées, qui sont le ski et le skate. Je me suis donc tournée vers d’autres sports, notamment le tennis, que je détestais étant petite ; aujourd’hui, une fois que je suis sur un court, je ne veux plus m’arrêter.

J’ai aussi repris le travail, actuellement dans les RH, et j’ai commencé une maturité professionnelle sur deux ans, à mi-temps, ce qui me permettra d’avoir du temps soit pour travailler parallèlement aux études soit pour reprendre le ski lorsque je serai prête.

Quoi qu’il en soit, il n’y aura pas de ski pour moi cette année. Comme la plaque que l’on m’a posée est très importante, il m’est impossible de rester plus de 20 minutes dans mes rollers. Alors inutile d’envisager d’enfiler les chaussures de ski... J’espère pouvoir être opérée d’ici la fin de l’année afin qu’on m’enlève tout le matériel et que je puisse peut-être disputer quelques courses en fin de saison, mais il n’y a rien de sûr.

Sur le plan émotionnel, cette année n’est pas facile. Comme on dit, il n’y a qu’un pas entre le rêve et le cauchemar. Mais entre le cauchemar et le rêve, il y a des heures de travail - et un peu de chance. Je suis en train de faire tout ce qui est nécessaire pour revenir sur les pistes et enfin pour reprendre cette vie que j’aimais tant.

09/01/2023 // Fracture du tibia et du péroné

Je suis du genre à croire au destin, à penser que certaines rencontres, certains événements sont destinés à nous arriver. Mais qu’en revanche, notre manière de faire face à ces événements ne dépend que de nous. Mais là, maintenant, tout de suite, je me demande « pourquoi ?».

Val d’Isère, 27 décembre 2022.

Ce jour-là ma vie a pris un tout autre tournant. J’étais au meilleur de ma forme : quand je skiais, j’avais l’impression de voler, j’étais super heureuse, tout se passait au mieux. Mais il y a des choses qu’on ne peut prévoir et qui viennent tout détruire.

Avec mon groupe, on s’entraînait à Val d’Isère. Le matin, il avait neigé ; mon acolyte Laurine et moi avons fait un peu de ski libre dans la poudreuse puis, après 3 lissages, nous avons enchaîné 6 manches. Ensuite, nous sommes allés manger dans une petite crêperie sur le front de neige. Après un bon repas, nous devions nous entraîner dans un petit stade à Solaise, en face de Bellevarde. Après la reconnaissance, j’ai repris le télésiège et me suis élancée dans le tracé. Tout se passait très bien quand brusquement, sans que je comprenne comment, mes skis se sont croisés, j’ai chuté sans déchausser, mon tibia s’est retourné et j’ai glissé sur une dizaine de mètres en hurlant. Là commencèrent des minutes interminables. Je hurlais de douleur, c’était juste affreux ; les secours arrivèrent assez vite à ce qu’il paraît mais pour moi, tout était beaucoup trop long. Pisteurs, barquette tirée par la motoneige. J’ai regardé mes copains pendant quelques secondes, puis baissé les yeux.

Ensuite, il y a eu l’ambulance. Arrivée au cabinet médical, je hurlais toujours autant ; je suppliais qu’on m’endorme et me suis défendue avec toute mon énergie pour sauver ma combinaison car je ne voulais pas qu’on la découpe ! En vain… Les infirmières m’ont mise sur une table pour passer une radio, les antidouleurs qu’on m’avait donnés ne fonctionnaient pas, alors on a décidé de m’endormir. Là, je fis un long voyage. Quand je me suis réveillée, j’étais entre rêve et réalité, je ne comprenais rien, j’avais l’impression que mon esprit était détaché de mon corps. J’ai demandé plusieurs fois aux infirmiers où j’étais car je ne réalisais pas. Je ne voulais pas croire que ça m’était vraiment arrivé, j’avais l’espoir que la réponse change mais la vérité, c’est que ça m’était bien arrivé ; la douleur me rappelait d’ailleurs à la triste réalité.

Une fois plâtrée, j’ai été transportée en ambulance jusqu’à Chambéry, où j’ai retrouvé mes proches. J’ai été opérée le lendemain. Malgré la fracture importante et complexe, l’opération s’est déroulée à merveille ; 3 jours après, j’ai pu rentrer à la maison. 

Hier, j’ai reçu la vidéo. En fait, absolument rien ne s’est déroulé comme je le pensais. Je n’arrive même pas à savoir pourquoi je suis tombée. C’était peut-être mon destin, ça devait m’arriver. Maintenant, ce que je vais faire, et comment je vais le faire, ne dépend que de moi. Je vais d’abord prendre le temps nécessaire pour faire les choses bien, et on verra ensuite ce que l’avenir me réserve.

Petit portrait

Née le 3/09/2003, 159 cm, 52 kg

Ski-club: Amis Montagnards

Meilleures perfs en carrière: trois victoires en 2022

Points FIS au 30.9.2023: 37,53 en géant

Objectifs pour la saison 2023/24: me remettre de ma blessure et éventuellement disputer les courses de fin de saison

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