28/02/2019 // Les mondiaux sont terminés, place aux universiades!
Au niveau de l’ambiance, j’ai trouvé que les Championnats du monde juniors étaient restés en retrait par rapport à la dernière édition, qui avait eu lieu à Davos. Les skieurs étaient en effet disséminés dans tout le Val di Fassa, les équipes n’étaient pas forcément les unes à proximité des autres. Personnellement, j’ai même croisé peu de monde. Mais sur le plan technique, les pistes étaient exceptionnelles, extrêmement sélectives. Les températures avaient beau être clémentes, la neige était vraiment dure. C’était génial à skier, top de chez top ! La piste de vitesse est sélective et la piste technique est l’une des plus difficiles que j’ai skiées. Les skieurs qui ont décroché les titres sont de vrais champions du monde.
Quelques mots sur mes performances. En descente, j’ai pris des risques qui n’ont pas vraiment payé, j’espérais un résultat un peu meilleur. En super-G, ça a un petit peu mieux marché. Et ça a encore un petit peu mieux marché lors du super-G du combiné. Mais lorsque le plateau est de ce niveau-là, il faut impérativement réaliser une course pleine. Et je dois reconnaître que c’était très beau de voir skier les meilleurs... Comme les conditions étaient parfaites, on pouvait s’exprimer à 200%, prendre des risques, adopter des angles extrêmes.
C’est clair, mon bilan personnel n’est pas resplendissant, mais je ne regrette rien, surtout pas d’avoir tenté. Certes, j’avais fini 6e du combiné l’an dernier; je suis donc déçu d’avoir régressé mais le parcours technique était très exigeant cette année. D’ailleurs, il n’y a que des slalomeurs devant. Entre nous, je trouve dommage que les spécialistes de vitesse soient désavantagés dans le combiné mais c’est un peu la tendance actuelle, comme on a pu le voir à Are. La marche de super-G était très tournante et durait 1,10 minute et le slalom de 50 secondes était extrêmement difficile. J’éprouve évidemment un peu d’amertume mais il peut se passer tellement de choses lors d’une course d’un jour. Ça n’a pas fonctionné pour moi, tant pis. Mais tant mieux pour ceux pour qui ça a bien tourné.
Au niveau de l’équipe, les résultats des garçons n’ont pas été extraordinaires. Nous ramenons une médaille d’or en descente grâce à Lars, qui a assuré son statut d’une manière géniale. En géant et en slalom, ce n’est pas que nous avons réalisé de mauvaises courses mais le plateau était vraiment très relevé. Les 5 Norvégiens nés en 2000 par exemple m’ont impressionné par leur niveau, ils sont bien posés et font parler leur technique dès que le tracé devient raide et difficile. Les filles elles ont réalisé de très jolis mondiaux. Au final, la Suisse a même remporté le classement des nations. Je me rappelle que c’était un objectif avoué l’an passé; on en a moins parlé cette année mais on l’a quand même fait, laissant derrière nous les Américains et les Norvégiens.
Là, je suis à l’aéroport de Zurich, car je pars pour les Universiades, qui sont un peu les Jeux Olympiques des étudiants. Pour y participer, il faut en effet avoir la matu. L’événement est organisé en Sibérie, à Krasnoïarsk plus précisément, et va durer une quinzaine de jours. Si je vais m’aligner dans toutes les courses, en me focalisant un peu plus sur la technique, j’y vais surtout pour vivre une belle expérience. C’est génial de participer à une manifestation de ce type qui regroupe plein de sports. Il faut savoir qu’il y aura 100 athlètes suisses, hockeyeurs, curleurs, patineurs, spécialistes de free style, etc. Le budget d’organisation est énorme: 800 millions ! Comme Poutine a voulu les plus grosses universiades de l’histoire, le montant est du même ordre de grandeur que pour les Jeux Olympiques qui auraient été organisés en Valais.
Les universiades suivantes, en 2021, se tiendront en Suisse, à Lucerne, les épreuves de ski étant vraisemblablement organisées à Stoos et Hoch Ybrig, même si tout n’est pas encore bien défini.
Voilà mon programme jusqu’au 12 mars. Ensuite, je participerai aux finales de Coupe d’Europe à Sella Nevea. Je tenterai d’engranger encore quelques points en super-G et de confirmer en descente les résultats que j’ai obtenus jusqu’ici. Après, je vais ranger mes skis de vitesse car j’aimerais bien retrouver mon niveau en technique. Cela m’a beaucoup attristé, lors des Championnats du monde, de constater tout ce que j’avais perdu en qualité en quelques mois seulement…