15/01/2024 // Retour sur mon 12 janvier
Vendredi, il s’agissait en fait du premier super-G de Coupe du monde que je disputais en Suisse. Mon fan’s club avait prévu de se déplacer depuis le Valais avec trois cars, autrement dit 150 personnes étaient venues à Wengen pour me voir moi. Inutile de dire que j’avais à cœur de bien faire... D’autant que c’est certainement la piste de Coupe du monde que j’ai le plus pratiquée car j’y ai souvent couru en Coupe d’Europe.
Les jours précédents, on avait skié deux fois la piste pour les entraînements de descente. J’avais éprouvé pas mal de difficultés dans le fameux Brüggli-S, ce qui m’avait fait perdre beaucoup de vitesse. Pour le super-G, j’avais donc décidé de prendre un peu de marge. En effet, dans une courbe de ce genre, on peut perdre la course mais pas la gagner. J’étais par conséquent d’accord de laisser filer quelques dixièmes pour assurer le coup. Quant au reste du parcours, il était tracé assez direct, même si la piste de Wengen n’offre pas beaucoup de solutions alternatives. Au passage, les super-G de Coupe du monde sont à mon avis très similaires aux descentes de Coupe d’Europe : ils sont tracés avec beaucoup de distance et comportent peu de courbes.
Comme la forme est là et que mon ski fonctionne plutôt bien en super-G, je tenais à capitaliser sur ces atouts. À Bormio, où j’avais terminé 28e, j’avais commis beaucoup de fautes ; lors de l’analyse, je m’étais rendu compte de mon potentiel. Je me devais donc de réaliser une manche un petit peu plus propre, tout en attaquant.
J’ai commencé par un bon départ, ce qui est hyper important à Wengen puisqu’il faut effectuer quelques pas de patineur avant d’attaquer deux virages assez serrés. Ensuite, j’ai réalisé un bon saut sur la Tête de chien. À la Minsch-Kante, j’ai skié assez direct mais ça a passé, avec pas mal de vitesse en sortie de virage. Comme planifié, j’ai un peu assuré le Brüggli-S, en respectant la ligne que je m’étais fixée. Sur toute la partie plane, je me suis fait le plus petit possible. Enfin, sur le bas, j’ai essayé de ne pas faire trop de chemin, d’être à l’heure là où il le faut, de rester calme avec le haut du corps, aussi compact que possible. Dans le Ziel-S, j’ai réussi à tenir la ligne que j’avais choisie ; j’ai d’ailleurs réalisé un bon inter sur le bas, le 10e je crois. En passant la dernière porte, j’étais heureux d’avoir bien exécuté mon plan, je me suis même dit que mon temps devait être pas mal. Finalement, dans l’aire d’arrivée, j’ai vu s’afficher le chiffre 14. Trop bien ! Mon premier top 15 en Coupe du monde ! J’étais hyper content de ma course, mais réaliser un tel résultat devant le public suisse, cela a décuplé mes émotions…
En début de saison, je n’imaginais pas pouvoir décrocher un résultat aussi fou. Toutefois, je n’ai pas l’impression d’avoir volé mon classement : je pense être à ma place car j’ai fait mon ski et suivi à la lettre le plan prévu, même si je n’ai pas réalisé la manche de ma vie. Et pouvoir partager ces moments avec mon fan’s club, ce sont des émotions de folie, je n’ai pas les mots pour les décrire. J’espère juste qu’elles vont se répéter.
Cette semaine, direction Kitzbühel, où je vais devoir passer par les qualifications pour tenter de disputer les deux descentes qui sont au programme. Mais c’est clairement sur le dernier week-end de janvier que je vais mettre le focus, pour les deux super-G de Garmisch. À l’heure actuelle, trois super-G ont été disputés ; il en reste trois, avec Kvitfjell, avant les finales à Saalbach. Ce week-end-là sera donc très important pour moi car on pourra déjà tirer un premier bilan de la saison et disposer d’une tendance quant à mon classement final en Coupe du monde.
Un saut de 34 m à la Tête de chien © RTS