Arnaud Boisset

13/02/2022 // La reprise de la compétition a été plus compliquée que prévu…

Je suis bien arrivé à Kvitfjell dimanche soir. L’endroit est tout simplement magnifique. L’hôtel se situe directement sur les pistes et il est littéralement possible d’arriver en ski devant la porte de la chambre. Le soleil ne s’élevant que très peu dans le ciel, cela offre de superbes couleurs tout au long de la journée. Aussi, comme le départ est donné à environ 600 m d’altitude et que l’arrivée se situe pratiquement au niveau de la mer, l’organisme est moins mis à contribution malgré la bonne minute et demie de descente. 

Le premier entraînement de descente s’est plutôt bien déroulé. Je n’ai pas ressenti d’appréhension particulière due à mon épaule avant le départ, j’ai eu de bonnes sensations et j’ai pu skier comme je l’avais planifié à la reconnaissance. De plus, après la manche, je n’ai pas spécialement ressenti de douleurs. Les feux étaient donc au vert pour une reprise de la compétition. 

Le jour de la course, j’ai franchement ressenti des papillons dans le ventre à l’idée de reprendre un départ sur une piste très intéressante et préparée à la perfection pour l’occasion. Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’avais un grand sourire accroché aux oreilles. J’étais satisfait de mon ski et surtout j’ai pris énormément de plaisir. Seulement mon temps n’était pas bon, ce qui m’a vraiment surpris. Le lendemain, rebelote, mes bonnes sensations ne collaient pas à mon classement, qui était tout aussi mauvais. Malgré des analyses vidéo intenses, mes entraîneurs n’ont pas su expliquer pourquoi je perdais autant de temps. Nous avons dû nous rendre à l’évidence : j’avais beau penser être guéri et ne pas ressentir de douleurs, mon épaule m’empêche toujours d’évoluer à mon meilleur niveau. Peut-être que le manque d’entraînement se fait sentir ou peut-être que la confiance n’est pas encore suffisante. Je ne sais pas pourquoi, mais il me faut encore du temps pour pouvoir skier à 200%. Nous avons donc décidé de rentrer en Suisse, d’accorder un peu de repos à mon corps et ensuite d’essayer de reprendre l’entraînement. 

06/02/2022 // Je retrouve le sourire et je m’envole pour la Norvège !

Trois semaines après l’accident, j’ai pu reprendre l’entraînement sur la neige. Les premiers jours ne furent pas faciles car les chocs avec les piquets me faisaient passablement mal. Je n’ai donc pas forcé, j’ai plutôt misé sur la qualité que la quantité. Mon épaule allait jour après jour de mieux en mieux. Les douleurs diminuaient et la mobilité s’améliorait. A tel point que lors des entraînements de jeudi et vendredi, j’ai pu m’entraîner normalement. J’ai enchaîné 6 manches par jour de manière intensive en ne ressentant pratiquement pas de douleur.

Ainsi, j’ai décidé, avec mes entraîneurs, de reprendre la compétition lors des prochaines coupes d’Europe à Kvitfjell en Norvège. Je me réjouis de retrouver la compétition après plus d’un mois sans course. Je me réjouis également de découvrir la Norvège et ses magnifiques paysages. J’espère que mon épaule ne va pas m’empêcher de skier à fond et que je pourrais rivaliser avec les meilleurs. Nous avons voyagé dimanche et la première course de descente est programmée mercredi.

17/01/2022 // 2022 ne me sourit pas (encore)

Mon corps et mon esprit ont bien pu profiter de la trêve de Noël, qui était vraiment bienvenue. Après 10 jours sans ski, j'ai repris l'entraînement début janvier à Hoch-Ybrig. L'occasion de retrouver les entraîneurs et l'entourage que je n'avais plus vus depuis Lake Louise, un mois auparavant. C'était très bien de pouvoir se retrouver tous ensemble, afin de reposer les bases techniques avant la deuxième partie de la saison. Les conditions de neige étaient plutôt molles en raison des précipitations abondantes de la semaine précédente.

Ensuite, nous sommes allés en Autriche, à Saalbach plus précisément, afin d'avoir l'opportunité de skier sur une piste Coupe du monde. Les conditions étaient idéales (comme souvent là-bas) et je me réjouissais vraiment de rechausser les skis de super-G. Malheureusement, mon plaisir fut de courte durée puisque je me suis blessé lors de la deuxième manche de la journée. Je ne suis pas tombé mais après avoir fait un faux mouvement avec le bras, j'ai senti une forte douleur dans l'épaule. J'ai donc stoppé l'entraînement et je suis rentré à l'hôtel. Quelques heures après, la douleur n'était pas si importante et j'arrivais à faire presque tous les mouvements mais comme je manquais de force, le physio et le médecin présents avec nous m'ont fortement conseillé d'aller faire une IRM pour poser un diagnostic précis étant donné que l'épaule est une articulation complexe.

Le lendemain, j'ai pu passer une IRM dans une clinique autrichienne. Le verdict était clair: c'était une fracture non déplacée de la tête de l'humérus. Le médecin m'a fortement déconseillé de skier à nouveau et a indiqué que quelques semaines de pause étaient nécessaires. Par conséquent, je suis directement rentré en Suisse et c'est pour cette raison que j'ai manqué les courses de coupe d'Europe de Tarvisio.

Le médecin suisse de Genève a ensuite pris le relais pour me soigner. Comme c'est une fracture osseuse, le seul remède est l'immobilisation et la prise de quelques vitamines. Maintenant, 10 jours après l'accident, je me sens bien. C'est un peu frustrant car je ne me sens pas blessé, je peux pratiquement faire toutes les tâches de la vie quotidienne sans douleur. Mais pour que la formation du cal se fasse de manière optimale, il ne faut pas que j'utilise de manière intensive les muscles de l'épaule. Par conséquent, je ne peux pas porter des poids ou skier...

J'ai rendez-vous mercredi pour une nouvelle auscultation à Genève. C'est à ce moment-là que nous déciderons quand il sera judicieux de reprendre d'abord l'entraînement sur la neige, puis les compétitions. D'un côté, j'espère que ce sera très vite mais de l'autre, il est important de soigner correctement cette épaule pour pas que cela me prétérite dans le futur.

27/12/2021 // J’envisage plusieurs options

Il ne faut pas se mentir, mon début de saison n’est pas à la hauteur des attentes qui étaient les miennes à la fin de la phase de préparation. Par ailleurs, le séjour outre-Atlantique avait bien débuté, les signaux étaient globalement au vert ; même le premier entraînement chronométré en vue de la descente de Lake Louise s’était bien passé. C’est par la suite que les choses se sont gâtées. Je n’ai pas été retenu à l’issue des qualifications internes et mon rêve de participer à ma première Coupe du monde n’a donc pas encore pu se concrétiser. Par conséquent, j’ai pris l’avion du retour pour disputer les deux super-G de Zinal comptant pour la Coupe d’Europe ; malheureusement, les résultats n’ont pas vraiment suivi. Ensuite, lors de la deuxième étape de la Coupe d’Europe, à Santa Caterina, des problèmes gastriques ont pompé toute mon énergie. J’ai quand même pris le départ des trois épreuves, ce qui était je l’avoue un peu risqué ; inévitablement, les résultats n’ont pas été top, là non plus. Et pour terminer un mois de décembre plutôt intense, j’ai couru deux géants FIS à Veysonnaz.

Actuellement, je n’ai plus de contacts avec les entraîneurs et l’encadrement du groupe Coupe du monde dont j’ai bénéficié pendant l’été et lors du stage en Amérique du Nord ; d’ailleurs, je me suis tourné vers le groupe de Coupe d’Europe pour m’entraîner. Toutefois, il n’y a aucune raison objective de me plaindre : je ne suis pas blessé, je n’ai rien de cassé, ma situation reste quand même extrêmement privilégiée.

Ces quelques jours de pause vont donc me permettre de faire le point. Il y aurait en premier lieu la possibilité de recourir à un coach mental : mon problème est en effet plutôt d’ordre mental puisque le ski était en place et qu’il me manque simplement de skier un peu libéré. Mais pour mettre en pratique ce que j’espère développer grâce à l’hypnose, je pense qu’il va falloir aussi passer par une approche très concrète. Je n’exclus pas de me tourner vers un encadrement privé début janvier, avec une ou un entraîneur que je connais bien. L’an dernier, à mon retour de blessure, j’avais vécu une super expérience sur une dizaine de jours avec une coach ; j’avais adoré ce mode de travail et cela avait eu une grande influence sur la réussite de ma saison. Alors il est probable que je renouvelle l’expérience, en m’entraînant dans la région, sur Zinal ou sur Veysonnaz, au lieu de partir à l’autre bout de la Suisse pour retrouver mon groupe et la routine habituelle. Mais ce ne sont pour l’instant que des hypothèses de travail, je n’écarte aucune solution. Ces prochains jours devraient me permettre d’y voir plus clair, d’autant que la Coupe d’Europe ne reprendra que le 13 janvier.

05/11/2021 // En route pour le Canada!

Les entraînements du mois d'octobre se sont déroulés à merveille. Nous avons bénéficié d'excellentes conditions, d’abord sur Zermatt puis sur Diavolezza. C'était une réelle chance de s'entraîner avec le meilleur descendeur du monde, car il est toujours très intéressant de pouvoir comparer les trajectoires et la technique. Disons aussi que ça m'a permis de me rendre compte que le chemin vers le top 10 de la Coupe du monde n'était plus aussi impossible qu'il y paraissait il y a quelques années encore… Je suis content de mon niveau de ski, j'ai pu finaliser la mise au point du matériel et j'ai même établi quelques bons chronos.

Par ailleurs, comme je l’espérais dans ma dernière news, j'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai décroché mon billet d'avion pour le Canada! En effet, Swiss-Ski m'a sélectionné avec 11 autres athlètes pour l'aventure nord-américaine. Nous nous envolerons donc lundi 8 novembre en direction de Calgary. Ensuite, nous irons à Panorama nous entraîner une dizaine de jours. Puis, nous nous rendrons à Lake Louise pour participer aux entraînements de Coupe du monde. À l’issue de ces entraînements, il sera décidé qui pourra participer aux courses. Pour rappel, nous sommes 12 athlètes à faire le déplacement mais seuls 8 pourront être alignés. Ceux qui ne seront pas sélectionnés monteront dans l’avion du retour, afin de ne pas manquer les premières courses de Coupe d'Europe à Zinal. Les autres participeront aux épreuves de Lake Louise (en tout 2 descentes et 1 super-G) et en fonction de leurs résultats, poursuivront en direction de Beaver Creek, pour trois autres épreuves (2 super-G et 1 descente).

Avec ce billet d'avion en poche, j’atteins déjà le premier objectif de ma saison. Je me réjouis vraiment d'aller au Canada pour admirer ses paysages aux somptueuses couleurs automnales mais surtout pour bénéficier de conditions d'entraînement idéales. Ensuite, si j’ai la chance d’être retenu pour une Coupe du monde, ce sera tout bonus pour moi. Mais pour le moment, je ne me prends pas trop la tête : je fais en sorte de skier bien (et vite), on verra pour la suite…

Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

Meilleures perfs en carrière: 1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023 - 3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023 - vice-champion suisse de descente - 2 victoires en Coupe d'Europe - 7 podiums en Coupe d'Europe

Classement mondial au 1.09.2023: 27e en super-G / 77e en descente

Objectifs pour la saison 2023/24: terminer dans le top 30 en Coupe du monde